Homélie pour le 28e dimanche TO, année A
Isaïe 25,6-9 / Psaume 22 / Philippiens 4,12-20 / Matthieu 22, 1-14
Chers Amis,
Je ne sais pas vous, mais moi j’ai toujours un mal fou à garder pour moi une bonne nouvelle.
Alors je la garde, si on me le demande, bien sûr. Et comme prêtre, on entend de bien belles choses, parfois, sous le sceau de la confidence :
– On va se marier, mais ne dites rien pour l’instant, nos familles ne savent pas encore !
C’est une phrase que j’entends plusieurs fois par année…
Un jour j’ai fait une gaffe, comme ça, tellement heureux d’une bonne nouvelle et croyant que je pouvais l’annoncer, ce qui n’était pas le cas…
Cette manie de rapporter les bonnes nouvelles – notamment via les réseaux sociaux – a fini par me faire souci. J’en ai parlé à mon père spirituel, un jour. Sa réponse m’a touché :
– Tu serais pas un petit peu Chrétien, des fois ?
Mais oui, chers Amis, nous ne sommes pas seulement les destinataires de la Bonne Nouvelle – rappelons au passage que le mot Evangile signifie Bonne Nouvelle, ou Heureuse Annonce – nous en sommes aussi les nécessaires TRANSMETTEURS.
Quel sens cela a-t-il de recevoir une bonne nouvelle que l’on a le droit de répéter… et de la garder pour soi, hein, dites-moi ?
Deux personnes s’aiment et veulent se lier d’amour devant Dieu pour la vie ? Un petit enfant va être empli de la grâce de Dieu par le baptême ? Mais j’ai envie de le crier sur les toits du village, moi !
Et ce qui est valable pour toutes les petites bonnes nouvelles de nos vies est à fortiori encore plus valable pour la Bonne Nouvelle avec un B et un N majuscules.
Dieu nous aime, il veut tous nous sauver, il veut tous nous convier au festin sur sa montagne sainte, quelle immense bonne nouvelle, non ?
Ça, c’était celle de la première lecture, chez le prophète Isaïe.
Dieu est toujours avec nous sur les chemins de nos vies, il est là même dans les pires difficultés, il nous aide à la traverser, mais c’est une sacrée bonne nouvelle, ça, non ?
C’était celle du psaume.
Dieu nous comble de richesses – on ne parle pas de salaires indécents ni de billets de loto gagnants, non, on parle de ses richesses à lui, l’amour par exemple. Dieu nous comblera de tout ce qu’il nous faut, c’est pas une super bonne nouvelle, ça ?
C’était celle de la deuxième lecture, et c’est Paul qui nous l’annonçait.
Et puis il y avait l’Evangile qui rassemblait tout ça.
On y parlait d’un festin auquel Dieu nous invite tous. Sacrée bonne nouvelle. Enfin si, comme moi, vous aimez bien manger, évidemment.
Il y en a malgré tout qui ne veulent pas y venir, trouvant toutes les bonnes excuses.
Alors, vous l’avez entendu, le Seigneur envoie tous ses serviteurs pour annoncer la bonne nouvelle de ce festin aux croisées des chemins, pour faire venir tous ceux qui sont éloignés.
Mais… chers Amis, de par notre baptême, nous sommes serviteurs de Dieu, nous sommes ses prophètes, nous avons à annoncer l’Evangile – la Bonne Nouvelle.
C’est nous qu’il envoie à la croisée des chemins pour annoncer qu’il veut sauver le monde entier, qu’il est toujours avec nous au plus noir de nos vies, qu’il nous comblera bien au-delà de nos désirs.
Il fait de nous les destinataires de cette Bonne Nouvelle, mais aussi les transmetteurs.
Et nous, tout à l’heure, on sortira sur le parvis, on sortira d’ici en tirant une tronche de trois mètres de long, comme d’habitude. Et on espère que d’autres vont vouloir venir à nos messes alors qu’ils nous voient en sortir avec une tête pareille ??
Et si on était vraiment des Chrétiens, chers Amis ? Et si on était vraiment des transmetteurs de la joie de l’Evangile, qu’est-ce que ça donnerait ?
C’est à nous tous, chers Amis, que le Seigneur dit :
– Allez annoncer cette Bonne Nouvelle aux croisées des chemins. Tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les au repas de noce !
Invitez les autres à revenir à Dieu, chers Amis. Oui, il comble une vie entière, il nous rend heureux par la foi et l’espérance.
Oui, il est toujours avec nous sur les chemins de nos vies, et qui a Dieu dans sa vie n’est plus jamais seul.
Oui, il veut toutes et tous nous sauver, nous ramener à lui pour sa noce, sur sa montagne sainte, et ce quelles que soient nos erreurs passées ou présentes.
Quelles sacrées bonnes nouvelles nous avons à annoncer, vous ne trouvez pas ?
Alors obéissons à l’exhortation de notre évêque Jean-Marie quand, le jour de son ordination, il nous a demandé de réactiver notre rôle de transmetteurs. Transmetteurs de la Foi, transmetteurs de la « joie de l’Evangile », sa devise, c’est-à-dire de la joie de l’heureuse annonce, joie de la bonne nouvelle !
Pour une fois, en sortant d’ici tout à l’heure, chers Amis, soyons des envoyés de la joie !
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Les Haudères, samedi 11 octobre, 19.30
Hérémence, dimanche 12 octobre, 9.00
Evolène, dimanche 12 octobre, 10.30
Monique
Il y a tout de même une différence entre annoncer la bonne parole et divulguer les petits secrets des amoureux 🙂
Ne seriez-vous pas un peu jésuite 😉
Vincent Lafargue
Je ne sais de quel petit secret vous parlez, Monique 🙂 Mais en revanche, effectivement, j’ai une partie de mon âme qui est restée au pays (basque) d’Ignace de Loyola…
Monique
Mais des celui des amoureux qui n’ont encore rien dit à leurs familles.
J’ai bien envie, moi une vieille anticléricale, de venir vous écouter une fois 🙂
Vincent Lafargue
Bienvenue 😉
Monique
Il faudra que vous me disiez où et quand puisque je n’ai pas l’habitude de courir les églises.
Marc
Bonjour ! oui la joie de l’Évangile, afficher notre bonheur d’avoir rencontré Jésus par un sourire, par une lumière riante dans les yeux, eh bien ce n’est pas de la superficialité comme le pensent certains, c’est propager la contagion. Avis à certains prêtres chagrins et autres curés très *religieux »
Vincent Lafargue
Merci cher Marc !
Sylvie
Merci Vincent de nous montrer ta joie de vivre et de communiquer, cela nous permet d’être à notre tour des transmetteurs de cette vraie joie et de croire au Christ présent dans la parole que tu offres à toutes les messes et présent dans l’eucharistie. Amitié.