Film américain de R.J.Cutler (sortie le 17 septembre 2014)
Avec Chloë Grace Moretz, Mireille Enos, Joshua Leonard
« Si je reste » est la très bonne surprise cinématographique de l’automne.
Au travers d’une histoire qui pourrait – à première vue – sentir l’eau de rose, voici un drame délicat, émouvant, remarquablement scénarisé (adapté du livre de Gayle Forman) et très bien servi par des acteurs peu connus et d’autant plus surprenants.
Rock et Violoncelle
Mia (Chloë Moretz) a 17 ans et vit dans l’Oregon. Sa passion, c’est le violoncelle. Et elle est très douée. Étonnant, pour cette jeune fille née de deux parents rockeurs dans les belles années des groupes locaux, et amoureuse d’un rockeur d’aujourd’hui, tout aussi local, qui a flashé sur elle et sur son archet. Elle est un peu la martienne de la famille, en termes de goûts musicaux.
Et puis il y a l’accident de voiture. Brutal. Qui laisse son corps dans le coma, lors même qu’elle reçoit la faculté d’observer tout ce qui se passe, de se déplacer où elle le souhaite. Elle découvre le drame qui se noue dans ce petit hôpital : ses parents sont morts, son petit frère assis à côté d’elle ne va pas mieux. Souhaite-t-elle partir dans l’au-delà ou se battre pour rester en vie ?
Un choix
La question est loin d’être anodine car c’est une infirmière qui la pose au corps inerte de Mia. Une infirmière un peu plus futée que le reste de l’inhumain personnel médical présent dans le film. Elle seule semble comprendre que les personnes plongées dans le coma entendent, comprennent ce qu’on leur dit. Et la phrase, répétée plusieurs fois, est le leitmotiv de cette histoire : « Que tu vives, que tu meures, ça ne dépend que de toi. »
…alors choisis la vie, ajouterait la Bible (Dt 30,19).
Vision chrétienne
Le regard chrétien se pose de façon délicate sur cette oeuvre. Il y a évidemment beaucoup à réfléchir sur l’entre-deux vies, sur cet état de plus en plus étudié qu’on appelle le coma. Car ce sont les mots et les gestes d’amour – et eux seuls – qui prennent sens dans cet état, et ce sont eux, via les proches qui les exécutent, qui vont tout changer pour Mia.
Les mots et les gestes délicats de son grand-père, juste après la discussion furtive mais visible avec un prêtre. La présence de ses copains – désormais sa famille comme le fait remarquer sa meilleure amie. Et bien entendu l’histoire d’amour avec Adam – le petit ami de Mia – qui suit le drame en parallèle car, après un an et demi de bonheur adolescent, leur chemin à tous deux demande à devenir adulte et est tiraillé, là aussi, entre deux options déchirantes.
Au final, c’est la musique qui va décider du sort de Mia. Et le violoncelle ne suffira pas. Comme ce bracelet que Mia porte à son poignet, ce n’est que conjugué à la guitare d’Adam qu’il possédera le pouvoir de changer les choses…
A voir, dans un cinéma possédant un bon son, pour goûter pleinement l’incroyable liste de morceaux classiques ou modernes qu’offre ce film.
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