La Trinité et les Mathématiques

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Homélie pour la SAINTE TRINITE, année C

Proverbes 8,22-31 / Psaume 8 / Romains 5,1-5 / Jean 16,12-15

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

Chers Amis,

Je ne sais pas ce qu’il en est vous, mais quant à moi je n’ai jamais aimé les mathématiques. C’était même un cauchemar pour moi, dans mes années d’école, et il m’arrive encore de rêver – ça m’est arrivé cette semaine – de rêver que j’ai une épreuve de mathématiques le lendemain, et que je n’ai rien travaillé, évidemment…

Dans mes années de collège – de collège, hein, pas d’école primaire – dans mes années de collège j’ai quand même réussi à débuter un calcul dans une épreuve trimestrielle en faisant 3 plus 3 égale… 9.

Des choses pareilles ! Inutile de vous dire que tout le reste du calcul était faussé, évidemment, et que la note n’était pas terrible.

Et il y a quelques années, un ami prof de maths, chrétien, m’a réconcilié avec cette matière. Il m’a dit qu’au fond, cet épisode prouvait que j’étais fait pour servir Dieu et non pas la science.

Devant mon air un peu ahuri il a continué en me disant :

« Ecoute, Notre Dieu est UN en TROIS personnes. Au fond, pour nous les Chrétiens, 1 plus 1 plus 1 ça fait toujours 1 ! » – C’est ce que nous fêtons ce matin, la Trinité. – « Mais avec toi, dans ton calcul, le plus s’est transformé en fois. C’est devenu une question de fois… »

Parce qu’effectivement, si l’on fait : 1 fois 1 fois 1 – eh bien ça fait toujours 1 !

…Si au lieu du plus vous mettez le fois, on retrouve notre Dieu, un en trois personnes.

Alors il me disait : « Tu vois, Vincent, dans ton calcul, tu avais simplement pris un peu d’avance dans ta vie. Tu avais changé l’addition en multiplication, tu avais fait passer le « plus » à la « foi », tu avais fait 3 FOIS 3 égale 9. Effectivement, ça, ça aurait été correct. Tu avais déjà un raisonnement de « foi », et non pas de « plus ». »

Jamais je n’aurais cru, voyez-vous, que les mathématiques m’amèneraient à la Trinité !

Mais c’est ça manière de faire, elle est parfois un peu cachée comme ça, dans nos vies. Elle se révèle en filigrane, là où on ne l’attend pas, parfois…

Et dans nos textes d’aujourd’hui c’était magnifique. Il y avait un texte sur le Père, un autre sur le Fils, un troisième sur l’Esprit, et l’Evangile les reprenait tous les trois…

…Je vois que vous êtes en train de vous demander lequel parlait de qui… Alors reprenons ensemble.

La première lecture, le livre des Proverbes, nous parlait de L’Esprit… Et c’est peut-être le plus délicat à comprendre parce que le mot ne s’y trouvait pas. Si vous avez écouté attentivement cette première lecture, vous avez entendu qu’elle parlait en fait de la Sagesse. En des termes très féminins, d’ailleurs. Je vais y revenir dans un instant.

La première lecture parlait donc de la Sagesse. Comment est-ce que je peux affirmer qu’elle parlait en même temps de l’Esprit ? Eh bien parce que c’est la même chose.

Si vous avez bien écouté, la lecture disait que la Sagesse était là avant la création des animaux, avant la création des abîmes, des montagnes. Dès le commencement, elle était avec Dieu, disait-elle. « Alors que Dieu n’avait fait ni le ciel ni la terre, dit la Sagesse, J’ETAIS LÀ. »

Et QUI était là avant que Dieu crée quoi que ce soit ? Eh bien reprenez vos Bibles, la toute première page, le tout premier verset, Genèse 1,1 : « L’Esprit du Seigneur planait sur les eaux… »

La Sagesse dont parlait le livre de Proverbes, c’est bien un autre nom de l’Esprit. Cette première lecture nous parlait de l’Esprit-Saint.

Celle qui parle, dans le livre des Proverbes, c’est l’Esprit-Saint.

Oui, vous avez bien entendu, j’ai dit « celle ». Alors ça, en français, on a beaucoup de mal à le comprendre, parce que pour nous « l’Esprit », c’est masculin bien sûr. C’est un mot masculin.

Dans la langue de Jésus, c’est féminin ! En hébreu, l’Esprit ça se dit « RouaH », et c’est un mot… féminin.

Il y a du féminin en Dieu, Mesdames ! Dans la conception de Jésus, l’Esprit c’est féminin. Il y a une partie de la Trinité qui est clairement féminine. Et Dieu n’a jamais fait de manifestation un 14 juin pour nous le prouver… pourtant il y a bien du féminin en Lui.

Puis nous avons entendu le psaume.

Le psaume nous parlait clairement du Père, du père-Créateur, ce n’était que trop évident : il parlait de la Création, le ciel, la Lune, les étoiles… » Bien sûr, c’est le Père. C’est sa figure créatrice qui était en filigrane du psaume.

Formidable hymne à la Création, que ce psaume 8 que nous avons relu ce matin.

Et puis, nous avions la lettre de Paul aux Romains. Et Paul, parlait clairement du Christ, le Fils. Le Christ qui nous donne accès au monde de la grâce, qui nous donne accès par la Foi à cette Trinité que nous fêtons ce matin.

Vous voyez ? Première lecture : l’Esprit. Le psaume : le Père. Deuxième lecture : le Fils.

Et l’Evangile reprenait tous les trois.

C’est le Christ qui nous parlait dans l’Evangile, ça fait 1. Il nous parlait de l’Esprit, ça fait 2. Et il a fini par nous dire que tout appartenait au Père, ça fait 3.

Vous voyez que les textes de ce matin ont été admirablement choisis par notre Eglise.

Et ces textes nous parlent aussi de nous, Chers Amis.

Car nous sommes associés à la Trinité.

C’est aussi quelque chose d’impensable pour d’autres religions que la nôtre. Pour la plupart des autres religions, Dieu est distant, il est très loin dans le ciel, c’est impensable d’y associer les êtres humains.

Pour nous, oui. Et nos textes le disent.

C’est une des beautés de la Trinité : elle est relation entre elle, mais aussi avec nous. Nous sommes associés à l’œuvre de Dieu, nous sommes associés au salut qu’il veut pour nous.

Parce que le Salut, ce n’est pas automatique. Ce n’est pas parce que nous venons à la messe ce matin que nous serons sauvés. Ce n’est en tout cas pas pour cette seule raison-là. Sinon les bancs seraient pleins, ça se saurait !

Il y a plus à faire. Il y a un comportement chrétien à avoir dans notre vie. C’est à ce titre que nous sommes chrétiens. Et c’est ainsi que Dieu peut nous associer à son œuvre de Salut.

Vous voyez, la Trinité n’est pas simple. Mais avec de beaux textes comme ceux de ce matin ou même avec les mathématiques, on peut finalement lui trouver une explication, du moins un dévoilement un petit peu plus facile.

Au fond, notre Dieu en trois personnes n’est pas si mystérieux que cela quand on écoute celles et ceux qui savent si bien en parler.

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Champex, samedi 15 juin 2019, 17.00

Hérémence, dimanche 16 juin 2019, 9.00 (version enregistrée)

Euseigne, dimanche 16 juin 2019, 19.00

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