La Pentecôte des Médias

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Image DR : Site Culture Humaniste

Homélie pour la solennité de PENTECÔTE, année B

Actes 2,1-11 / Psaume 103 / Galates 5,16-25 / Jean 15, 26-27 ; 16, 12-15

 

> Une homélie n’est faite ni pour être lue ni pour être vue en vidéo, c’est un exercice oral. Vivez l’expérience pleinement en l’ECOUTANT :

 

 

Chers Amis,

 

Quand on est à l’étranger, et ça vous est certainement déjà arrivé d’être à l’étranger – je ne parle pas de Vex, je parle d’un autre pays ! – quand on est à l’étranger les médias sont un moyen pratique de rester en contact avec notre canton, notre vallée, nos régions…

 

La semaine prochaine, vous le savez, je serai à Lourdes avec 2500 pèlerins de toute la Suisse Romande, dont une très belle équipe de notre vallée, comme chaque fois. C’est un moment privilégié, c’est un moment magnifique ! Et bien sûr, lorsque ma mission de prêtre m’appelle à l’étranger, j’essaie de me tenir informé par ces formidables moyens de communication que sont internet, les réseaux sociaux… parce que si vous cherchez un Nouvelliste à Lourdes, vous pouvez vous lever de bonne heure !

 

Vous savez combien je suis un ami des médias, un grand utilisateur des réseaux sociaux, un « geek » comme le disent les jeunes aujourd’hui…

 

Mais je m’en méfie autant que je les apprécie et les utilise.

 

Quand ils parlent la langue des bonnes nouvelles, j’aime bien. Et c’est si peu le cas de nos journaux en papier… c’est beaucoup plus le cas des réseaux sociaux sur lesquels les bonnes nouvelles sont multiples.

 

Quand on y répand les qualités produites par l’Esprit, que nous énumérait notre deuxième lecture, la lettre aux Galates, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, l’amour, alors tout va bien.

 

Twitter, le réseau social au petit oiseau bleu, Twitter, par exemple, a été le théâtre l’autre jour d’un formidable dialogue entre les internautes et une jeune femme qui a pu empêcher quelqu’un de se jeter sur les rails du métro à Paris.

 

Quand les réseaux sociaux racontent ce genre d’histoire, je suis preneur bien sûr !

 

Surtout que, sur ce réseau-là ce jour-là, les internautes y voyaient un signe venu de Dieu, même ceux qui ne croyaient pas en Dieu…

 

Quand les médias et les réseaux sociaux aident à ce que les gens de tous les pays puissent se retrouver et parler ensemble la même langue – c’est-à-dire celle de l’amour – alors je les aime et je crois qu’il est bon d’en user, dans ce sens.

 

Je suis toujours très surpris, d’ailleurs, quand l’une de mes homélies fait le tour des cinq continents par la magie d’Internet, et que je reçois des remerciements comme l’autre jour depuis la Palestine, ou du Québec, ou du Brésil, ou d’Afrique, ou d’Australie ou encore, la semaine dernière, des Etats-Unis.

 

C’est ça, la Pentecôte d’aujourd’hui, chers Amis. Internet c’est une de nos Pentecôtes.

 

C’est un magnifique outil dont le Pape François se sert lui-même tous les jours, comme vous le savez. Il est suivi par plus de 46 millions d’utilisateurs, ce qui le place en tête par rapport à la plupart des chefs d’Etat du monde… 46 millions de personnes suivent ces petits messages quotidiens que je relaie moi aussi…

 

Voilà la Pentecôte d’aujourd’hui !

 

Ces gens de provenances si diverses, de langues tellement différentes, de cultures tellement variées, ces gens se retrouvent au même endroit – sur leur écran, c’est vrai – mais ils parlent la même langue, ensemble.

 

C’est la langue de l’Amour. C’est notre première lecture qui nous parlait de cette Pentecôte qui nous fait tous parler la même langue, quelle que soit notre origine…

 

En revanche lorsque les médias répandent ce que critiquait la lettre aux Galates, à savoir l’inconduite, l’impureté, la débauche, l’idolâtrie, la sorcellerie, les haines, les rivalités, la jalousie, l’emportement, les intrigues, les divisions, le sectarisme, l’envie, les beuveries, les orgies – on se donne rendez-vous sur Internet pour faire des beuveries – alors là je suis beaucoup moins d’accord avec ce formidable outil, bien sûr.

 

Et il n’est que de parcourir chaque jour nos journaux en papier pour trouver, souvent dans la même édition, et parfois dans la même page, tous ces défauts réunis.

 

Comment user correctement des médias ? C’est l’Evangile qui nous donne la réponse, avec la fête de ce jour : il faut en user avec esprit. L’Esprit Saint de préférence. D’autant plus que nous, les Chrétiens, nous l’avons tous reçu !

 

Cet Esprit qui est notre défenseur, disait Jésus, cet Esprit qui nous aide à rendre témoignage,  et qui nous demande de rendre témoignage…

 

C’est pas une option d’écrire des lettres de lecteurs, c’est un devoir quand on est Chrétien, de réagir, d’entrer dans la discussion…

 

…cet Esprit qui abonde dans certaines publications lorsqu’elles visent le bien, et qui manque cruellement à certains articles lorsqu’ils ne visent que la division.

 

Cet Esprit qui habite, ou pas, ceux qui rédigent ces articles.

 

Chaque journaliste devrait se poser la question en écrivant son papier : quel est l’Esprit qui m’anime aujourd’hui ? Est-ce l’Esprit de répandre une nouvelle utile ou est-ce l’esprit de faire vendre mon journal ? Toute la question est là !

 

Et lorsque nous, nous réagissons à un article ou à quelque chose sur internet, posons-nous la même question : quel est l’Esprit qui m’anime alors que je suis en train de frapper sur mon clavier ? Est-ce l’Esprit de répandre une bonne nouvelle, de réagir utilement ou est-ce un esprit revanchard, l’esprit qui vient critiquer parce qu’il n’est pas d’accord mais sans proposer une meilleure solution ?

 

C’est aussi l’Esprit de celles et ceux qui lisent ces mêmes articles et qui les commentent – nous – en glosant au bistrot, comme ça nous arrive en tournant les pages du journal…

 

Là aussi, est-ce que je réagis avec esprit, ou est-ce que je dis : « Eh mais t’as vu ? Mais des choses pareilles ! Mais t’as vu encore ce qui s’est passé ? » C’est pas une réaction d’esprit, ça…

 

Répandre la Bonne Nouvelle dans un bon Esprit, c’est aussi se refuser, chers Amis, à relayer systématiquement les mauvaises nouvelles.

 

Si nous prenions autant d’énergie à relayer les bonnes nouvelles qu’on en met à relayer les mauvaises, je crois que le monde irait mieux…

 

Alors, chers Amis, utilisons les médias, internet et d’autres, pour ce qu’ils ont de meilleur, pour répandre les bonnes nouvelles, expliquer une histoire comme ce qui s’est passé ce jour-là sur le quai du métro à Paris, et construire la paix autour de nous.

 

Il y a bien assez de personnes qui s’évertuent à la démolir, cette paix, en se faisant porteuses de mauvaises nouvelles.

 

Réagissons donc avec esprit.

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N.Dame de la Garde, en plein air, dimanche 20 mai 2018, 10.00

…et dans une version sensiblement différente :

Vex, samedi 23 avril 2015, 19.00

Evolène, dimanche 24 avril 2015, 9.00

Hérémence, dimanche 24 avril 2015, 10.30

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