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Homélie pour le 8e dimanche TO, année A
Isaïe 49,14-15 / Psaume 61(62) / 1Corinthiens 4,1-5 / Matthieu 6,24-34
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Chers Amis,
Comptez-vous sur la Providence, sur Dieu, vous ?
Vous me direz peut-être : « La Providence, c’est bien joli, mais c’est pas ça qui va faire bouillir la marmite ! »
Ben faut voir.
J’ai une précieuse amie, Muriel, qui dans son couple, dans sa famille, dans sa propre vie compte systématiquement sur la Providence. Elle a une Foi inébranlable, une Foi que j’admire énormément. Et la Providence fait des miracles dans sa vie.
D’autre part, mes parents sont des personnes qui comptent sur la Providence. Et pourtant, je les ai vus compter aussi les pièces de monnaie qui restaient pour la fin du mois, certaines années. Malgré cela, je les ai toujours vus donner, à la messe ou ailleurs, aider les gens qui en avaient besoin, et compter sur la Providence, sur Dieu. Et la Providence les a toujours aidés. Toujours.
Alors des fois ça énerve, les gens comme ça !
A chaque problème, ils vous répondent : «Providence ! Prie ! Compte sur Dieu ! Ça va marcher ! », et à nouveau on a envie de leur dire que c’est bien joli mais que c’est pas Dieu qui paie nos factures, hein ! On aimerait bien, des fois, les lui envoyer, mais non, ça marche pas comme ça.
Eh ben faut voir. Parce que pour ces personnes-là, ça marche. Et c’est la Foi de ces personnes qui est exceptionnelle. Elles comptent vraiment sur Dieu, sur la Providence. Vraiment. Profondément.
Et non pas avec une petite arrière-pensée qui dirait « Oui Seigneur, j’ai confiance en toi, mais bon, je vais quand même me préserver un petit truc de mon côté pour le cas où ma prière ne fonctionnerait pas, d’accord ? »
Ben c’est fichu d’avance, moi je vous le dis ! C’est cuit ! Si on prie comme ça, c’est cuit !
A chaque fois que le Seigneur fait un miracle, et on en a lus plusieurs dans l’évangile ces dernières semaines, il indique que c’est la FOI du miraculé qui l’a sauvé. C’est parce qu’il croyait, VRAIMENT, que ça a marché.
Et je peux en témoigner devant vous, chers Amis.
Moi qui n’ai pas du tout la Foi de mes parents ou de mon amie Muriel, ou de toutes ces personnes que vous connaissez – il y en a parmi vous d’ailleurs – qui ont cette Foi inébranlable, moi je suis pauvre en Foi, eh bien pourtant je peux en témoigner.
Parce qu’à chaque fois que j’ai légèrement douté, que je me suis un petit peu préservé, que j’ai gardé un petit quelque chose, eh ben il ne s’est rien passé d’exceptionnel.
Pire : je n’ai pas toujours eu de quoi finir le mois, notamment au temps de mes études.
En revanche, à chaque fois, sans aucune exception, à chaque fois que j’ai donné sans compter, que j’ai mis TOUTE ma confiance en Dieu et dans la Providence, à chaque fois un miracle s’est produit.
Je ne vous parle pas des miracles de Jésus, d’un aveugle qui retrouve la vue, d’un paralytique qui se remet debout, non ! C’était de petits miracles, à mon petit niveau à moi : la somme que j’ai donnée d’un côté alors que j’avais plus rien, elle m’est redonnée le lendemain par quelqu’un d’autre, la même somme au centime près ! Ça m’est arrivé très souvent, ça.
Ou alors ce que j’espérais de tout mon cœur en comptant VRAIMENT sur la Providence s’est non seulement produit mais ses effets positifs ont été multipliés. Ça a été le cas encore la semaine dernière, c’est pas vieux.
Compter sur la Providence, chers Amis, c’est ce à quoi nous invitent les textes que nous avons lu, entendus, ce dimanche.
Isaïe, d’abord, avec cette magnifique image d’un Dieu-mère. Quelle mère pourrait oublier ses enfants ? Eh bien Dieu est pareil, nous disait le Prophète. Eh oui ! Il y a une Maman dans le cœur de Dieu.
Le Psaume nous disait aussi la même chose : « Comptez sur Dieu, tout le temps ! Comptez sur Dieu vous le peuple, Dieu est pour nous un refuge. » Ce sont les mots du psaume.
Et puis Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, le disait aussi à sa manière : « Je me soucie fort peu de votre jugement, disait Paul. Attendez la venue du Seigneur, ne jugez pas prématurément », c’est-à-dire : ne pensez pas vous en sortir par vous-mêmes, méfiez-vous de vos échappatoires, c’est sur le Seigneur qu’il faut compter d’abord…
Enfin il y avait l’Evangile. Et Jésus n’avait que cela à la bouche dans l’Evangile. Je reprends ses mots : « Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? »
Bien sûr que c’est important d’avoir de quoi se vêtir. Mais quand on voit aujourd’hui le fric que nos jeunes dépensent dans des vêtements de marques, on peut peut-être se dire que Jésus a pas complètement tort sur ce coup-là ! Pourquoi se soucier d’un vêtement ? On devrait déjà être heureux d’avoir quelque chose sur soi, c’est pas le cas de tout le monde sur notre planète… La marque… quelle importance ? Sinon pour la fierté de dire : « Ouais ! On est tous habillés pareil, c’est génial ! » Ben c’est triste…
Jésus nous demande de ne pas nous soucier de ce qui est accessoire, de ce qui n’est pas essentiel. Ou plutôt de nous soucier d’abord de ce qui est essentiel. Vous ferez un bon repas ce midi – je vous le souhaite. Mais le repas le plus essentiel de votre journée, [montrant l’autel] il est là, ici !
Ne pas mettre d’autres choses avant l’essentiel…
Et puis Jésus nous dit aussi cette chose étonnante : « Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter des années à sa vie ? »
Ça, on le sait bien chers Amis : les bileux vivent moins longtemps que les autres ! Ça, c’est sûr ! Se faire du souci pour tout et pour rien, ça aurait plutôt tendance à nous raccourcir la vie. Eh oui ! « Soucieux » ne rime pas toujours avec « vieux », figurez-vous…
Alors à chaque fois que j’entends mon amie Muriel me dire : « Providence, l’ami, Providence ! Aie confiance ! » (parce que ça, ça rime toujours, en revanche hein : « providence » et « confiance »), chaque fois aussi que j’entends ma maman me dire « J’ai prié… et ça a marché ! » eh bien je me dis : « Seigneur, aide-moi à avoir la foi, vraiment, comme ces personnes ! Aide-moi à compter seulement, totalement, d’abord sur toi. A ne jamais croire que je pourrai m’en sortir sans toi. »
Je nous invite tous, chers Amis, à avoir la foi de ces gens-là. Parce qu’elle déplace des montagnes, je vous assure, j’en suis témoin.
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Vex, samedi 25 février 2017, 18.30
Hérémence, dimanche 26 février, 9.00
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