Photo DR : © Paolobarzman/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0
En français, le substantif “Avent” suscite d’emblée le jeu de mot avec l’adverbe “avant” puisqu’il désigne le temps situé “avant” Noël. Mais encore?
Le latin “adventus” vient du verbe “advenire” qui signifie “arriver”. C’est donc le temps d’une arrivée, celle du Messie. Le temps pour se préparer à cette venue a été décidé à la fin du VIe siècle par le pape Grégoire le Grand. Au départ, ces quatre semaines de préparation à la solennité de Noël se voulaient un miroir des quarante jours du Carême préparant à la solennité de Pâques. On appelait d’ailleurs l’Avent le “Petit Carême”.
“Le Carême de la Saint-Martin”
Un autre surnom de l’Avent est le “Carême de la Saint-Martin”. Saint Martin étant fêté le 11 novembre, on peut s’étonner de ce nom, sauf si l’on sait que l’Avent, chez les Chrétiens d’Orient, dure six semaines, ce qui le fait commencer mi-novembre… juste après la Saint-Martin, effectivement.
Qu’il dure six ou quatre semaines, l’Avent est un temps pour attendre. Et dans notre monde où tout est dû, tout de suite, ce temps d’attente est un bienfait, à mon avis. Particulièrement pour les plus jeunes d’entre nous, qui n’ont pas tous appris la frustration de l’attente.
Pour les adultes aussi, réapprendre à attendre n’est pas toujours simple. Aujourd’hui, on chiffre de plus en plus l’attente pour mieux la faire passer. Les panneaux “Votre temps d’attente est de…X minutes” fleurissent ici et là. Ils ont commencé dans les files d’attente des parcs d’attraction. On les retrouve maintenant à la poste, mais aussi sur les feux de chantier qui nous indiquent par un petit chiffre le nombre de minutes qui restent avant le feu vert.
“Le Christ nous demande de veiller”
Imagine-t-on une église dans laquelle, en gros chiffres lumineux, on indiquerait au début de l’Avent: “Votre temps d’attente sera de 4 semaines “? Le “client” lambda repartirait en courant. “Quatre semaines… j’ai bien le temps de faire autre chose”, se dirait-il probablement, comme s’il s’agissait d’une file d’attente classique. Pour nous, au contraire, c’est un temps à vivre pleinement, sans en profiter pour faire autre chose justement. Le Christ nous demande de veiller, d’attendre dans la prière, pour nous trouver éveillés lorsqu’il reviendra.
Alors… bonne continuation de ce temps d’attente!
Vincent Lafargue | 10 décembre 2018
Publié sur le site www.cath.ch
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